Retour à Thiès hier où j’ai passé 6 mois en 1997. Ça faisait des années que je m’imaginais y retourner. Ça s’est passé exactement comme je l’avais vu mille fois dans ma tête. J’ai retrouvé les deux baobabs, point de repère immuable du quartier. J’ai retrouvé la maison. J’ai poussé le portail en fer.
La cours était peuplée d’hommes qui jouaient aux cartes, de femmes accroupies au-dessus de grands sceaux en plastiques colorés. Tonton Étienne a relevé la tête, l’air indifférent, puis sceptique. Il m’a regardé quelques secondes, puis s’est exclamé : Mais c’est pas possible… Cathy ?!
Hilarité générale. Quatre de mes petits frères devenus grand étaient là. On a téléphoné aux deux autres, l’un en Espagne, l’autre au Luxembourg… On a bu des bières Gazelle sous le manguier, comme avant. Je retourne chez ma famille sénégalaise dès aujourd’hui pour y passer deux jours avant d’aller rejoindre Marc au nord. Je vais dormir dans ce qu’ils appellent « ma chambre ». Je suis rentrée à Dakar hier soir, saoulée de chaleur humaine, en me disant qu’on avait franchement tout à apprendre de la fidélité des sentiments et de l’hospitalité des Sénégalais.