BIOGRAPHIE Après des études en journalisme international, Catherine Hébert entreprend un premier grand voyage en Afrique de l’Ouest, périple qui éveille chez elle un intérêt marqué pour le continent africain et pour le documentaire. Elle réalise ensuite de nombreux reportages et films documentaires, de l’Ouganda à la République démocratique du Congo, en passant par l’Inde et le Bangladesh. Ses préoccupations pour les droits de la personnes, mais aussi pour l’histoire et la politique nourrissent tout son travail. De l’autre côté du pays (2008), un film sur la guerre dans le nord de l’Ouganda, récolte des critiques élogieuses et est sélectionné dans nombre de festivals. Dans Carnets d’un grand détour, la cinéaste nous livre son film le plus personnel à travers sa quête d’histoires.
RÉALISATIONS En 2000, Catherine Hébert tourne et réalise une série de reportages en Inde et au Népal. En 2003, elle réalise le documentaire, Thé à l’ambassade qui raconte la lutte d’un militant octogénaire et ex-prisonnier de guerre des camps de concentration japonais.
L’année suivante, elle tourne Des mangues pour Charlotte, un court-métrage documentaire sur une guerre très sous médiatisée, celle du nord de l’Ouganda. En 2005, elle réalise un long-métrage documentaire, Voici l’Homme, qui suit le parcours d’une troupe de théâtre hétéroclite du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Elle réalise ensuite différents reportages qui la mèneront en République Démocratique du Congo et au Bangladesh. C’est dans ce dernier pays qu’elle tourne Le visage que j’avais, un court-métrage portant sur le sort des femmes vitriolées, et qui lui mérite le prix du Meilleur reportage de l’année aux Prix Gémeaux 2006.
Touchée par ce dont elle a été témoin en Ouganda, Catherine Hébert repart en 2006 pour y tourner un long-métrage documentaire qui plonge au cœur de la guerre. Lauréat du prix du public aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (2007) et sélectionné dans un grand nombre de festivals, De l’autre côté du pays (Prix du public, RIDM 2007) sort sur grand écran en 2008. Le film est encensé par la critique qui voit dans l’œuvre une dénonciation la fois poétique et politique de cette guerre oubliée. Le film a figuré parmi les quatre finalistes pour le Meilleur documentaire de l’année aux prix Jutra 2009.
Carnets d’un grand détour (Grand prix de la compétition nationale, RIDM 2011) est un road movie où elle nous amène, à pied, à la rencontre de l’Afrique qu’elle aime, du Détroit de Gibraltar jusqu’à Bamako. Le temps d’un film, les histoires qui s’entrelacent sur la route appartiennent toutes à la même Histoire, nous forçant à nous questionner sur l’idée de la rencontre avec l’Autre, qui demeure un hasard et, chaque fois, un petit miracle.
En 2018, Catherine Hébert a rencontré Ziva Postec, la monteuse du chef-d’oeuvre Shoah, de Claude Lanzmann. Elle a consacré six années de sa vie, de 1979 à 1985, à chercher la construction et le rythme justes à donner aux 350 heures de pellicule dont elle disposait pour raconter « le processus de l’anéantissement ». Ce travail de titan, douloureux et nécessaire, Postec le raconte à la caméra de Catherine Hébert, révélant l’impact profond du film sur sa vie personnelle. Enrichi d’images inédites du tournage de Shoah, Ziva Postec est le portrait émouvant d’une artiste dont la reconnaissance fut éclipsée par la figure écrasante de son collègue masculin.